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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 15:08
Lors de la conférence sur la grossesse et l'accouchement, Isabelle Brabant a abordé cette question, qui m'intéresse au plus haut point, of course! Car si je rêve de pouponner depuis petite fille, j'ai toujours ressenti une crainte (énorme) face à l'épreuve que (pour moi) représente l'accouchement.

Bien sûr, cela n'est pas étranger à mon histoire personnelle, car ma maman a eu l'environnement le plus hosile possible lors de ma naissance... Alors qu'elle avait choisi d'aller accoucher à plus de 100 bornes de chez elle, car elle avait suivi les ateliers pour une naissance non-violente dans cet hopital, lorsqu'elle s'est présentée pour l'accouchement, de nuit,  c'était une accoucheuse rebelle à toutes ces méthodes 'douces' qui était là pour l'accueillir!! Et qui lui a dit : "vous avez bien su la faire, c't'enfant, vous saurez bien l'accoucher! Couchez-vous sur cette table!" Et après des heures de travail, ma maman, tout ce qu'elle voulait c'est que ça se termine, elle n'en pouvait plus et n'aurait pas été étonnée outre mesure que je sois un éléphant (texto)...

Bref, j'ai des circonstances atténuantes pour expliquer mes craintes d'accoucher. Même si ma maman raconte que son second accouchement a été du pur bonheur (dans le même hopital mais accompagnée par les bonnes personnes), pour ma soeur 5 ans plus tard...

Bref.
Ah non, je continue dans les disgressions : il m'est déjà arrivé de rêver d'accoucher, mais c'était alors des mini-bébés (genre : 10 cm de haut) qui ne me faisaient aucunement mal [et qui avaient l'immense avantage de pouvoir être transportés dans ma poche de chemise, contre ma poitrine, hihi! (ben quoi, c'était un rêve!)].

re-Bref.

J'ai été toute ouïe lorsqu'Isabelle Brabant a abordé ce thème-là, vous imaginez!!

La question qui avait été posée était : est-ce qu'il existe des "trucs" pour traverser la douleur?

Premièrement, elle a dit que si elle avait une liste de 'trucs' qui permettaient d'éliminer la douleur à 100%, elle serait déjà riche...
Ensuite, elle a expliqué qu'il existe des tas de méthodes et de techniques qui peuvent aider et soulager, un compagnon qui masse le bas du dos, la sage-femme qui dispose des compresses chaudes, faire de l'haptonomie, etc. mais que le principal n'est pourtant pas là. Et que celles qui n'avaient pas investi de temps dans le suivi d'une telle méthode de préparation à la naissance ne devaient donc pas s'en faire (même si ces méthodes peuvent bien sûr aider). Car le principal n'est pas à l'extérieur mais bien à l'intérieur de chacune...

Qu'on a beau s'entourer d'un accuponcteur ET d'un massothérapeuthe ET d'un haptonome ET d'un bon compagnon ET d'une bonne sage-femme ET etc. si l'on n'a pas cela en soi, rien n'y fera.

Et c'est quoi? C'est la confiance en son corps à donner la vie. Cette chose que notre mère a faite et toutes les générations prédédentes également depuis des milliers d'années... Cette capacité à rentrer en soi et à laisser les vagues passer par nos corps pour enfin rencontrer ce petit être qui est à l'étroit en nous et qui ne demande qu'à nous rencontrer... Cette certitude que notre corps est fait pour cela, que notre bébé ne demande qu'à sortir, que son corps et notre corps vont s'ajuster au plus près pour qu'il puisse continuer sa croissance qui n'est plus possible à l'intérieur de nous-même, là où il était pourtant si bien jusqu'il y a peu mais qui est devenu trop petit pour lui, pour lui permettre de s'épanouir sur le monde, d'entrer lui aussi dans notre univers.

Ecrit comme cela, ça me semble peu, mais quand je l'ai entendue le dire, ça me semblait tellement.

Une dame lui a demandé si elle pensait que cette peur était culturelle ou tout simplement humaine.
Ce à quoi elle a répondu en parlant de son expérience chez les Inuits : ces femmes-là n'avaient pas de peur liée à la douleur de l'accouchement. Alors oui, c'est culturel. Mais ces femmes-là ont également d'autres peurs liées au fait de ne pas se sentir capables (dans d'autres domaines que l'accouchement), donc c'est une peur humaine aussi...

Comme quoi c'est une peur de ne pas être capable : Elle racontait cette femme qui, tout en vivant ses dernières contractions, alors que l'on voyait déjà les cheveux, puis la tête, de son enfant, lui répétait : "je t'assure, je suis pas capable, je n'y arriverai pas, ..." alors qu'elle était juste, exactement, en train de le faire...

Quand on lui a demandé ce qu'on pouvait répondre à ceux qui disent : "pourquoi décider souffrir alors qu'il existe la péridurale?" et "on accepte bien l'anesthésie pour enlever une dent de sagesse, alors pourquoi pas lors de la naissance?"

Tout d'abord elle a souligné la différence de niveau d'émotions et de sentiments lorsqu'on va chez le dentiste, ou bien lors d'une naissance... ça se passe de mots.

Puis elle a eu le raisonnement suivant : La péridurale et les biberons sont présentés comme permettant une diminution de contraintes/peurs/problèmes/douleurs/implications, lors de 2 étapes de la vie d'un enfant. Si l'on suit cette route-là, par la suite, y'a-t-il également une solution 'miracle' qui permette de diminuer la dose de courage qu'il faut pour éduquer un enfant, lui donner tout le temps qu'il faut, le faire passer souvent avant soi, et ce durant de nombreuses années, pour répondre au maximum à ses besoins? Franchement, pourquoi n'existe-t-il pas un colis tout fait qui nous amène un gamin de 6 ans tout éduqué, tout frais, tout propre?

Cela semble insensé, hein? Illogique même...

Quand un couple s'engage dans la procréation, ils savent qu'ils auront besoin de faire preuve de courage, de volonté, de confiance, de coeur, de force, de patience, de vaillance, ... au minimum durant ses 6 premiers mois. N'est-il pas?
Pourquoi vouloir éviter celle de l'accouchement? Alors que c'est l'un des moments forts de sa vie? Qui ne se répétera pas beaucoup. Qui permet d'aller puiser dans ses ressources profondes, croire en soi. Prouver sa capacité, son courage, sa force.

Puis elle a aussi comparé le courage et l'effort de la mère qui enfante, qui ne sont jamais mis en valeur dans notre société - que du contraire, elle est traitée d'idiote puisqu'elle aurait pu se passer de souffir grâce à la péridurale - , à ceux d'un sportif (cycliste ou autre), qui, lui, est portée aux nues, mis sur un piédestal et félicité de milles façons!

Et elle a conclut cette question en faisant le parallèle :
Permettre à son enfant de venir au monde en faisant (tous les 2) preuve de courage, c'est le plus beau cadeau que l'on puisse lui faire...

Pour certaines, après un certain temps passé à endurer les contractions, il faudra éventuellement terminer par la péridurale, mais cette femme aura essayé, elle aura été avec son petit jusqu'au bout d'elle-même...
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Naître, c'est recevoir tout un univers en cadeau
de Jostein Gaarder
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Pendant longtemps vous avez été un rêve dans le sommeil de votre mère, et puis elle s'est éveillée pour vous donner naissance.
&
Peut-être qu'un enterrement chez les hommes est un repas de fête chez les anges.
&
La mort n'est pas plus proche du vieillard que du nouveau-né; la vie non plus.
de Khalil Gibran
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La femme n'allaite pas l'enfant, mais la destinée.
Paavo Haavikko
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Derrière le bébé, il n'y a pas seulement les neuf mois de conception d'un individu, mais les millions d'années de l'espèce !
Henri Piéron
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