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23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 09:42
Des informations intéressantes à prendre en compte également en ce qui concerne l'alimentation au lait de vache (et surtout le travail du lobby des produits laitiers) sur le site de PETA : ici.


Le lobby laitier

Pourquoi inciter à consommer toujours plus de lait ? Parce que l'industrie laitière est un lobby puissant entre les mains de quelques grands groupes.

C'est la deuxième industrie agroalimentaire en France en termes de chiffre d'affaires, juste après l'industrie de la viande.

Le budget qu'elle consacre à la promotion de ses produits est colossal. Elle paie des célébrités et de grands sportifs. Danone a été déclaré premier annonceur en France en 2003, devant l'automobile, la distribution et autres poids lourds habituels. Le groupe s'est par exemple offert les services de Zinedine Zidane pour onze ans, jusqu'en 2015. Le montant du contrat n'a pas été révélé, mais les tarifs de Zidane ne descendent pas en-dessous de 1 ou 1,5 million d'euros par an.

Il faut aussi écouler les surplus laitiers… Pour cela, l'Europe alloue des subventions destinées à favoriser la distribution et la consommation de lait dans les écoles.

En France, les recommandations nutritionnelles officielles sont confiées à des chercheurs proches de l'industrie laitière (ce qui a d'ailleurs été dénoncé à maintes reprises et a donné lieu à l'interpellation des ministres concernés par la revue Sciences et Avenir en 2001).

Au sujet de la campagne « Le lait à l'école » :
« Il s'agissait de stimuler la consommation de lait et de certains produits laitiers par les enfants en créant une habitude alimentaire de consommation. » - Louis Le Pensec, Ministre de l'Agriculture - Sénat, séance du 4 novembre 1997


Pour les parents végétaLiens, le site végétarisme.fr propose, entre-autre, une fiche d'information pour les végétaliens qui veulent allaiter leur bébé, comment s'alimenter durant une grossesse végétalienne, etc.
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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 10:36
PRÉPARATIONS A BASE DE PROTÉINES DE SOJA ET PHYTO-OESTROGÈNES

Apports de phyto-oestrogènes

Les phyto-oestrogè nes sont des composés naturels présents dans de nombreux végétaux en particulier les légumineuses dont fait partie le soja. On en distinge 3 catégories : les isoflavones, les lignanes et les coumestanes.
Les principaux composés contenus dans les aliments à base de protéines de soja sont des isoflavones : génistéine, daidzéine, biochanine A, formononétine [43]. En 1997 Setchell et Coll. ont dosé les isoflavones dans des PNPS utilisées aux U.S.A. ; les concentrations variaient de 32 à 47 mg/l alors que la concentration moyenne du lait maternel était de 5,6 4,4 µg/l [44]. Ainsi un nourrisson de 4 mois nourri exclusivement avec une PNPS peut recevoir 6 à 9 mg/k/j d'isoflavone ; par comparaison, un adulte consommant du soja dans son alimentation peut en recevoir de 0,7 à 1,4 mg/kg/j. Les préparations pour nourrissons et les préparations de suite à base de protéines de soja actuellement utilisées en France contiendraient des quantités de phyto-oestrogènes équivalentes à celles rapportées aux U.S.A.[45].

Métabolisme et propriétés des phyto-oestrogènes

Les composés glycosidiques d'isoflavone sont hydrolysés par les bactéries intestinales puis absorbés et métabolisés dans le foie ; il existe un cycle entéro-hépatique. Chez le nourrisson recevant des PNPS, l'excrétion urinaire est faible, les concentrations plasmatiques sont élevées : de 500 à 1 700 mmol/l, c'est-à-dire des taux 13 000 à 22 000 fois supérieurs aux concentrations plasmatiques de l'oestradiol [44].

La structure biochimique des phyto-oestrogè nes est proche de celle de l'oestradiol ; selon les tissus où ils agissent ils pourraient agir comme agoniste ou antagoniste de l'oestradiol. Les isoflavones seraient de 10 000 à 140 000 fois moins puissants que l'oestradiol sur des modèles expérimentaux ; ils auraient par ailleurs d'autres propriétés non hormonales, anti oxydantes, anti prolifératives et anti angiogéniques [46, 47]. Chez l'adulte le rôle bénéfique des aliments à base de soja et des phyto-oestrogè nes est actuellement discuté dans le traitement des troubles de la ménopause, dans la prévention de l'ostéoporose, des cancers du sein et de la prostate [48, 49, 50]. L'effet hypocholestérolé miant des protéines de soja est reconnu [51]. En fait, les phyto-oestrogènes pourraient intervenir dans la prévention des maladies cardio-vasculaires par plusieurs mécanismes
: diminution du LDL cholestérol, de la peroxydation lipidique et de l'agrégabilité plaquettaire, augmentation du HDL cholestérol [52].

Cependant, à fortes doses les phyto-oestrogè nes pourraient avoir aussi de effets néfastes sur le développement et le fonctionnement neuro-endocrinien. Dans les années 50, on a découvert que certaines variétés de trèfles riches en phyto-oestrogè nes entraînaient une stérilité chez les moutons australiens (clover disease) [47].

Des taux faibles des récepteurs des progestagènes au niveau de l'hypophyse et de l'hypothalamus et des modifications de la fonction gonadique et du comportement sexuel ont été observés chez des rats qui avaient reçu du coumestrol in utéro puis dans le lait de leur mère [53]. Chez l'animal, des expositions in utéro à des fortes doses de génistéine perturbe la sécrétion de l'hormone lutéinisante par l'hypophyse [54]. On peut donc se demander si la consommation de quantités importantes de phyto-oestrogè nes chez la femme enceinte et le jeune nourrisson ne pourraient pas avoir d'effets nocifs sur le développement neuro-endocrinien de l'enfant [47, 55]. Bien que les préparations à base de protéines de soja soient utilisées depuis plus de 30 ans, il n'a pas été rapporté jusqu'à maintenant chez les enfants qui en ont consommées, de troubles de la croissance, d'anomalies pubertaires ou de la fertilité à l'âge adulte [46]. Cependant on ne dispose pour l'instant d'aucune étude sur le développement endocrinien du nourrisson et de l'enfant qui reçoivent ou qui ont reçu des PNPS et sur la fertilité de tels sujets à l'âge adulte. Dans l'état actuel des connaissances, il paraît souhaitable que les phyto-oestrogè nes soient éliminés des préparations pour nourrissons à base de soja.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Les préparations pour nourrissons et les préparations de suite à base de protéines de soja (PNPS) sont des produits diététiques sans lactose, sans saccharose, sans gluten, sans protéines de lait de vache. La plupart sont enrichies en méthionine, carnitine et taurine. Elles apportent des sels minéraux, des oligo-éléments et des vitamines. Elles contiennent des phytates, de l'aluminium en quantités supérieures aux préparations lactées et des quantités élevées de phyto-oestrogè nes dont les effets potentiels sont encore mal connus chez l'enfant.

Les PNPS ne sont pas supérieures aux préparations lactées pour l'alimentation de l'enfant normal mais sont utilisables dans les familles végétaliennes qui ne souhaitent pas utiliser du lait de vache.

Les PNPS sont utilisables comme d'autres produits diététiques dans les intolérances primitive ou secondaire au lactose. Elles ne sont pas recommandées en France dans la galactosémie congénitale du fait de leur teneur en raffinose et stachyose.

Les PNPS ne sont pas indiquées dans la prévention des manifestations allergiques , que l'enfant soit à risque allergique ou non.

Les PNPS ne sont pas indiquées dans le traitement de l'allergie aux protéines du lait de vache à type d'entéropathie ou d'entérocolite de mécanisme non IgE en raison de la fréquence des allergies aux protéines de soja. Elles sont utilisables après dans certains cas d'allergie aux protéines du lait de vache IgE médiées après réalisation d'un test de tolérance aux protéines de soja.

Les PNPS n'ont pas d'indication prouvée dans le syndrome des coliques du nourrisson.

Références
1 - Hill LW, Stuart HC. A soy bean food preparation for feeding infants with milk idrosyncrasy. JAMA 1929 ; 93 : 985-7

2 - Directive de la Commission du 14 mai 1991 concernant les préparations pour nourrissons et les préparations de suite (91/321/CEE) . Journal officiel des communautés européennes 4-7-91.

3 - Directive 96/4/CE de la Commission du 16 février 1996 modifiant la directive 91/321/CEE concernant les préparations pour nourrissons et les préparations de suite. Journal officiel des communautés européennes 28-2-1996.

4 - American Academy of Pediatrics, Committe on Nutrition. Soy protein-based formulas : recommendations for use in infants feeding. Pediatrics 1998 ; 101 : 148-53

5 - Zoppi G, Guandalini S. The story of soy formula feeding in infants : a road paved with good intentions. J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr. 1999 ;  5 : 541-2

6 - Communication personnelle syndicat français des aliments de l'enfance et de la diététique. 1990.

7 - Dupuy P, Sautier C, Stievenard S. Le soja en alimentation humaine. Cah. Nutr. Diet. 1994 ; 29 : 47-53

8 - Chanussot F, Polichetti E, Luna A, La Droitte Ph. La lécithine de soja en alimentation humaine. Cah. Nutr. Diet. 1996 ; 31 : 305-11

9 - Lecerf JM, Fressin C. L'intérêt nutritionnel du soja. Nutr. Clin. Métabol. 1995 ; 9 : 137-44

10 - Fomon SJ, Ziegler EE, Nelson SE, Edwards BB. Requirement for sulfur-containing amino-acids in infancy.

J; Nutr. 1986 ; 116 : 1405-22

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12 - ESPGAN Committe on Nutrition. Comment on the composition of soy protein based infant and follow-up formula. Acta Paediatr. Scand. 1990 ; 79 : 1001-5

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17 - Hydrovitz JD. Occurence of goiter in an infant on a soy diet. N. Engl. J. Med. 1960 ; 260 : 351-3

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23 - Acosta PB, Gross KC. Hidden sources of galactose in the environment. Eur. J. Pediatr. 1995 ; 154 (suppl.2) : 87-92

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31 - Kerner JA. Use of infant formulas in preventing or postponing atopic manifestations. J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr. 1997 ; 24 : 380-8

32 - American Academy of pediatrics, committee on nutrition. Soy-protein formulas : recommendantions for use in infants. Pediatrics 1983 ; 72 : 359-63

33 - Zeiger RS, Sampson HA, Bock SA and al. Soy allergy in infants and children with IgE-associated cow's milk allergy. J. Pediatr. 1999 ; 134 : 614-22

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36 - Businco L, Bruno G, Giampietro PG. Prevention and management of food allergy. Acta Paediatr. 1999 ; 430 (suppl.) : 104-9

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38 - Fomon SJ. Infant formulas in : Fomon SJ ed. Nutrition of normal infants. Mosby - St. Louis 1993 p 424-42

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40 - Iacono G, Carrocio A, Montalto G et al. Severe infantile colic and food intolerance : a long-term prospective study. J. Ped. Gastroenterol. Nutr. 1991 ; 12 : 332-5

41 - Jacobsson I, Lothe, Ley D, Borschel HW. Effectiveness of casein hydrolysate feeding in infant with colic. Acta Paediatr. 2000 ; 89 : 18-21

42 - Hall RT, Callenbach JC, Sheehan MB et al. Comparison of calcium and phosphorus-suppleme nted soy isolate formula with whey-predominant premature formula in very-low-birth- weigt infants. J. Pediatr; gastroenterol. Nutr. 1984 ; 3 : 571-6

43 - Setchel KDR. Phytoestrogens : the biochemestry, physiology and implications for human health of soy isoflavones. Am. J. Clin. Nutr. 1998 ; 68 (suppl.) : 1333-46

44 - Setchel KDR, Zimmer-Nechemias L, Cai J and Heubi JE. Isoflavone content of infant formulas and the metabolic fate of these phytoestrogens in early life. Am. J. Clin. Nutr. 1998 ; 68 (suppl.) : 1453-61

45 - Communication personnelle. Syndicat Français des Aliments de l'enfance et de la diététique. 1990.

46 - Klein KO. Isoflavones, soy-based infant formulas, and relevance to endocrine function. Nutr. Rev. 1998 ; 56 : 193-204

47 - Benneteau -Pelissero C. Les phyto-oestrogenes : molecules néfastes ou bénéfiques ? Let. Sc. IFN 1997 ; 47 : 1-7

48 - Messina MJ. Legumes and soybeans : overview of their nutritional profiles and health effects. Am. J. Clin. Nutr. 1999 ; 70 (suppl.) : 439-50

49 - Anderson JW, Smith BM, Washnock CS. Cardiovascular and renal benefits of dry bean and soy bean intake. Am. J. Clin. Nutr. 1999 ; 70 (suppl.) : 464-74

50 - Erdman JW, Stillman RJ, Boileau RA. Provocative relation between soy and bone maintenance. Am. J. Clin. Nutr. 2000 ; 72 : 679-80

51 - Anderson JW, Johnstone BM, Cook-Newell ME. Meta-analysis of the effects of soy protein intake on serum lipids. N. Engl. J. Med. 1995 ; 333 : 276-82

52 - Potter SM. Soy protein and cardiovascular disease : the impact of bioactive components in soy. Nutr. Rev. 1998 ; 56 : 231-5

53 - Whitten PL, Lewis C, Russel E, Naftolin F. Potential adverse effects of phytoestrogens. J. Nutr. 1995 ; 125 (suppl.) 771-6

54 - Levy JR, Faber KA, Ayyash L, Hughes CL. The effect of prenatal exposure to the phytoestrogen genistein on sexual differentiation in rats. Proc. Soc. Exp. Biol. Med. 1995 ; 208 : 60-6

55 - Tönz O, Zimmerli B. Les phyto-oestrogè nes dans l'alimentation des nourrissons à base de protéines de soja. Paediatrica 1997 ; 8 : 16-7

Articles connexes :
- 20 janvier 2009 : Lui donner du lait de soja? ou pas? partie 1/3
- 21 janvier 2009 : Lui donner du lait de soja? ou pas? partie 2/3
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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 10:22
PREPARATIONS POUR NOURRISSONS ET PREPARATIONS DE SUITE A BASE DE PROTEINES DE SOJA : données actuelles
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D. RIEU - Janvier 2001
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Des préparations à base de soja ont été proposées dès 1929 pour aux U.S.A. comme substituts du lait chez des nourrissons atteints d'intolérance au lait de vache [1]. Depuis les années 60 les modes de préparations et les compositions des préparations à base de protéines de soja destinées aux nourrissons (PNPS) ont beaucoup évolué ; les préparations commerciales actuellement disponibles en France répondent aux critères définis par les directives de la Commission Européenne de 1991 et 1996 (91/321/CEE - 96/4/CEE) [2,3].

De façon paradoxale, alors qu'on dispose aujourd'hui de nombreux aliments diététiques sans lactose et/ou sans protéines du lait de vache, on constate dans certains pays une nette augmentation de la consommation des PNPS. Aux U.S.A. la consommation aurait doublé au cours des dix dernières années et atteindrait environ 25 % de la consommation des préparations à base de lait de vache [4] ; en Italie en 1977 elle était de 5,6 % de la consommation des laits infantiles [5] ; en France la consommation est moindre mais en nette augmentation : 0,49 % en 1996, environ 1,67 % en 2000 [6].

Il nous a donc paru souhaitable de préciser aujourd'hui la composition, l'utilisation, la place comme substitut des préparations lactées, des préparations pour nourrisson à base de protéines de soja (PNPS). Par ailleurs, nous aborderons un problème d'actualité, celui des phyto-oestrogè nes apportés par ces préparations.

PROPRIÉTÉS NUTRITIONNELLES DU SOJA

Le soja est une graine oléo-protéagineuse composée de 40 % de protides, 35 % de glucides, 20 % de lipides, 5 % de minéraux en pourcentage de matière sèche. Les glucides sont constitués pour 85 % par des fibres alimentaires, 15 % par des glucides à faible poids moléculaire parmi lesquels le raffinose et le stachiose qui, dégradés par la flore colique peuvent être la source de flatulence [7]. Les lipides sont riches en acides gras poly-insaturés : 62 % dont 53,5 % d'acide linoléique et 8,5 % d'acide linolénique ; les acides gras mono-insaturé s représentent 24 % et les acides gras saturés 14 %. La graine de soja est riche en phospholipides d'où sont issues les lécithines très utilisées comme émulsifiants dans l'industrie alimentaire mais aussi comme source d'acides gras insaturés et de choline [8].

Comparée à l'oeuf, protéine de référence, la composition d'acides aminés essentiels des protéines de soja est satisfaisante sauf pour les acides aminés souffrés (méthionine et cystine) qui sont limitants. L'indice chimique des protéines de soja est de 47. Sa teneur en lysine est élevée, comme toutes les légumineuses le soja est donc complémentaire des céréales riches en acides aminés souffrés et pauvre en lysine [9]. Depuis les travaux de Fomon et al., les préparations pour nourrissons à base de protéines de soja sont enrichies en méthionine [10]. Par ailleurs, la graine de soja contient plusieurs facteurs antinutrionnels ; les inhibiteurs de protéase digestive trypsine et chymotrypsine, les phytohémaglutinines sont détruites par la chaleur. La richesse du soja en phytates (myo-inositol hexa-phosphate) diminue la biodisponibilité du calcium, du zinc, du fer, du cuivre et du manganèse. Les techniques industrielles actuellement utilisées ne permettent pas d'éliminer complètement les phytates [11]. Les principaux produits dérivés de la graine de soja sont l'huile, la farine délipidée à partir de laquelle on obtient des concentrés ou des isolats de protéines, des jus ou laits source de nombreux aliments (yaourts, caillés...).

Depuis le milieu des années 60 les préparations pour nourrissons sont réalisées à partir d'isolats de protéines de soja.

COMPOSITION DES PRÉPARATIONS POUR NOURRISSONS ET DES PRÉPARATIONS DE  SUITE A BASE DE PROTÉINES DE SOJA

La composition des préparations pour nourrissons et des préparations de suite à base de protéines de soja a fait l'objet des recommandations du Comité de Nutrition de l'ESPGAN en 1990 [12]. Elles doivent répondre aux critères de composition définis par les directives de la commission des Communautés Européennes de 1991 (91/321CE) et 1996 (96/4/CE) [2, 3]. Les préparations commerciales disponibles en France apportent 67 à 72 Kcal /100 ml ; elles sont sans lactose, sans saccharose, sans gluten, sans protéines du lait de vache ; la plupart d'entre elles sont enrichies en  méthionine, en carnitine et en taurine ; Les lipides sont d'origine végétale apportant acides linoléique et linolénique ; elles contiennent des sels minéraux et des vitamines. Compte tenu de leur teneur en phytates, les directives de la Communauté Européenne recommandent que leurs compositions en fer et en zinc soit supérieures à celles des préparations lactées du nourrisson alors que les recommandations pour les compositions en calcium ou en phosphore ne sont pas différentes. Chez les enfants nés à terme, au cours de la première
année il n'a pas été constaté de différence dans la minéralisation osseuse entre les sujets qui recevaient des préparations à base de protéines du lait de vache ou de protéines de soja [13, 14]. Différentes techniques permettent de diminuer la teneur en phytate des préparations à base de protéines de soja.
Chez l'animal recevant des préparations pauvres en phytates, une meilleure absorption du zinc a été observée [15]. Chez 10 nourrissons recevant une préparation à base de protéines de soja pauvre en phytates, Van Dael et al ont obtenu, en utilisant les isotopes stables, une meilleure absorption du manganèse mais pas d'effet significatif sur l'absorption du calcium, du fer, du zinc et du cuivre [16]. Les phytates ou d'autres substances peuvent aussi interférer avec le métabolisme de l'iode. Avec les anciennes préparations à base de farine de soja des goîtres par déficit en iode, ont été rapportés chez des nourrissons [17, 18]. Depuis la supplémentation en iode des préparations vers 1960, il n'a plus été décrit d'hypothyroïdie par déficit iodé mais chez des nourrissons hypothyroïdiens alimentés avec des PNPS la persistance d'une insuffisance thyroïdienne malgré des doses élevées de L tyroxine a été rapportée [19, 20]. En 1996, le Comité de Nutrition de la Société Américaine de Pédiatrie a demandé que la concentration en aluminium des préparations pour nourrissons soit diminuée compte tenu de sa toxicité
potentielle ; il a souligné que les PNPS en apportent des quantités importantes allant de 500 à 2400 mg/l contre 15 à 400 mg dans les préparations lactées et 4 à 65 mg dans le lait de femme [4].

UTILISATION DES PRÉPARATIONS POUR NOURRISSONS ET DES PRÉPARATIONS DE  SUITE A BASE DE PROTEINES DE SOJA

L'utilisation des PNPS a commencé aux U.S.A. au début des années 1900 chez des nourrissons intolérants au lait de vache. Par la suite elles ont été utilisées comme aliment sans lactose en particulier au décours des diarrhées aiguës et dans l'intolérance aux protéines du lait de vache.

Intolérance au lactose et au galactose

Au début des années 1970 on pensait que l'intolérance au lactose était fréquente au cours des gastro-entérites aiguës ; Les PNPS ont été très utilisées comme aliment diététique sans lactose dans certains pays.
Aujourd'hui l'intolérance secondaire au lactose au cours des diarrhées aiguës paraît moins fréquente ; l'utilisation des préparations sans lactose n'est indiquée qu'en cas d'aggravation de la diarrhée à la reprise du lait ou pour certains auteurs chez les nourrissons de moins de trois mois [21].
De la même façon les PNPS sont utilisables au cours des exceptionnelles
diarrhées à début néonatal par intolérance congénitale au lactose. Leur place dans le traitement de la galactosémie congénitale par déficit en galactose 1-phosphate- uridyl-transfé rase est discutée du fait de leur teneur en raffinose et stachyose, substances qui peuvent libérer du 1,4 galactose dans le tube digestif sous l'action des galactosidases bactériennes [22, 23,
24]. Actuellement en France les PNPS ne sont pas conseillées dans le traitement de la galactosémie congénitale.

Allergie aux protéines du lait de vache

Jusqu'en 1946, date de l'apparition des hydrolysats de protéine, les PNPS étaient les seuls aliments diététiques utilisables chez les nourrissons intolérants ou allergiques aux protéines du lait de vache. Il est apparu par la suite qu'un certain nombre de nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache présentaient aussi une allergie aux protéines de soja. [25, 26, 27]. Depuis, les principaux allergènes des protéines de soja ont été précisés, il s'agit de la glycinine (poids moléculaire : 320 000) et la -conglycine (poids moléculaire : 180 000) [28]. Les manifestations cliniques de l'allergie aux protéines de soja peuvent être aiguës à type d'éruption, d'oedèmes, de vomissements, de diarrhée, de choc ou chroniques à type d'entérocolite ou d'entéropathie avec malabsorption et atrophie villositaire de degré variable [29, 30]. Elles régressent sous régime d'exclusion et sont habituellement transitoires. La fréquence de l'allergie aux protéines de soja chez les nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache varie dans la littérature de 15 à 60 %, la plus grande fréquence s'observant dans les syndromes d'entérocolite ou d'entéropathie chroniques dont le mécanisme immunologique n'est pas lié au IgE [28, 31]. En 1983, le Comité de Nutrition de l'Académie Américaine de Pédiatrie a recommandé de ne pas utiliser les PNPS chez les nourrissons ayant une allergie prouvée aux protéines du lait de vache [32]. En 1990, le Comité de Nutrition de l'ESPGAN s'est exprimé dans le même sens [12]. En France ces recommandations ont été largement suivies, à l'inverse, en Italie en 1990 une enquête multicentrique portant sur 2 108 nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache a montré que 50 % d'entre-eux avaient reçu des PNPS mais que celles-ci avaient été un échec dans 47 % des cas [5]. Cependant l'exclusion des protéines de soja est actuellement discutée chez les nourrissons ayant une allergie aux protéines du lait de vache à médiation IgE. Ainsi chez 93 enfants âgés de 3 à 41 mois allergiques aux protéines du lait de vache à médiation IgE,
Ziegler et al ne retrouvent que 14 % d'allergie aux protéines de soja, le diagnostic étant basé sur les prick-tests, des tests de provocation orale en double aveugle et la tolérance clinique pendant un an. Pour ces auteurs, de nombreux enfants ayant une allergie aux protéines du lait de vache à médiation IgE pourraient recevoir des PNPS après étude de leur tolérance [33]. Dans ses recommandations en 1998, le Comité de Nutrition de l'Académie Américaine de Pédiatrie distingue les deux situations : contre-indication des PNPS dans les entéropathies et entérocolites, possibilité d'utilisation en cas d'allergie aux protéines du lait de vache à médiation IgE [4].

Prévention des maladies allergiques

L'intérêt des PNPS dans la prévention des maladies allergiques, que se soit chez l'enfant normal ou chez l'enfant à risque allergique en raison d'antécédents d'atopie chez les parents du premier degré, a fait l'objet depuis 40 ans de nombreuses publications contradictoires [31, 34, 35].
Actuellement cette indication n'est plus retenue. C'est l'allaitement
maternel qui est recommandé ou à défaut une formule contenant des protéines partiellement hydrolysées [28, 36]. Chandra a étudié l'incidence des manifestations allergiques pendant 5 ans chez 216 nourrissons à risque allergique nourris jusqu'à 6 mois selon 3 modalités différentes :
préparation à base de protéines du lait de vache, préparation à base de protéines de soja ou préparation contenant des protéines partiellement hydrolysées. Il n'a pas été constaté de différence sur l'incidence des manifestations allergiques (eczéma, asthme, allergie alimentaire) entre les enfants ayant reçu du lait de vache ou des PNPS, l'incidence était par contre plus faible chez les enfants ayant reçu une préparation hypo-allergénique[ 37].

Autres utilisations

Les PNPS ont été largement utilisées aux U.S.A. et au Canada dans les troubles fonctionnels du jeune nourrisson à type de régurgitations, d'agitation, de coliques sans démonstration évidente de leur efficacité [38]. Dans le syndrome de coliques du jeune nourrisson où une allergie aux protéines du lait de vache est en cause dans certains cas, des résultats variables ont été rapportés [39]. Chez 50 nourrissons atteints de forme sévère de coliques du nourrisson Lacono et al ont observé une amélioration rapide de la symptomatologie dans 70 % des cas, mais par la suite 16 % d'entre-eux ont présenté une allergie aux protéines de soja [40]. Ainsi lorsque l'on suspecte une allergie aux protéines du lait de vache, il paraît préférable d'utiliser un hydrolysat de protéines [41].

Certaines familles "végétaliennes" désirent, si l'alimentation au sein n'est pas possible, alimenter leur enfant avec des PNPS. Chez les nourrissons seules les préparations entrant dans le cadre de la règlementation des aliments de l'enfance ont une composition adaptée et peuvent être utilisées.
Avec ces préparations enrichies en particulier en méthionine, plusieurs études ont fait état d'une croissance normale. Fomon et Ziegler, chez des nourrissons nourris exclusivement avec des PNPS entre 8 et 112 jours, ont observé des gains de poids et une croissance semblable à celle de nourrissons du même âge nourris avec des préparations à base de lait de vache [38]. D'autres publications font état de minéralisation osseuse comparable chez les nourrissons recevant du lait de mère, du lait de vache ou des PNPS [13, 14]. Cependant une moins bonne croissance et une diminution de la minéralisation osseuse ont été rapportées chez des nouveau-nés prématurés [42].

Articles connexes :
- 20 janvier 2009 : Lui donner du lait de soja? ou pas? partie 1/3

- 22 janvier 2009 : Lui donner du lait de sojat? ou pas? - partie 3/3
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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 10:05
Voici de l'info sur les laits à base de soja :


Soy infant formula and phytoestrogens. PG Tuohy. J Paediatr Child Health 2003 ; 39(6) : 401. Mots-clés : lait industriel, soja, phyto-oestrogènes.

L'auteur fait le point sur la littérature publiée sur les phyto-oestrogènes du lait industriel à base de soja, et leur impact éventuel sur l'enfant qui reçoit un tel lait.

Les laits industriels à base de soja contiennent des taux élevés d'isoflavones, de génistéine et de daidzéine, plus communément appelées phyto-oestrogè nes. Ce sont des molécules non stéroïdiennes, qui sont structurellement similaires aux oestrogènes. Les enfants qui reçoivent ces laits ont des taux sériques élevés d'isoflavones, et on a constaté que de tels taux pouvait avoir un impact physiologique sur des adultes consommant régulièrement des produits à base de soja.

Les études sur les avantages et les risques liés au phyto-oestrogè nes du soja donnent des résultats contradictoires. Certains estiment que leur consommation peut abaisser le risque de cancer et de pathologies cardiaque.
Toutefois, il existe très peu d'études sur l'impact à long terme de la consommation de phyto-oestrogè nes de soja par des nourrissons. De plus en plus d'études effectuées sur des animaux ont constaté un impact négatif sur la carcinogénèse, la fonction reproductive, le développement du système immunitaire, et les pathologies thyroïdiennes.

Même s'il n'existe guère d'études fiables sur l'impact des phyto-oestrogè nes sur les jeunes enfants, la plupart des spécialistes estiment qu'il est nécessaire d'appliquer le principe de précaution dans cette situation où de jeunes enfants reçoivent une substance pharmacologiquement active, susceptible d'avoir des effets néfastes sur leur développement.

Impact de la génistéine sur le système reproducteur masculin - Exposure to genistein during gestation and lactation demasculinizes the reproductive system in rats. AB Wisniewski et al. J Urol 2003 ; 169(4) : 1582-86. Mots-clés : mâle, appareil urogénital, anomalies sexuelles, génistéine.

Une exposition à la génistéine peut avoir un impact sur la différenciation sexuelle. De nombreux enfants sont nourris avec un lait industriel à base de soja, et la consommation de produits à base de soja est actuellement à la mode. Le but de cette étude était d'évaluer l'impact périnatal (gestation et lactation) d'une exposition à des doses de génistéine couramment consommées, et de voir dans quelle mesure cela modifiait la différenciation sexuelle de rats males.

Des rates ont été nourries avec une alimentation de base ne contenant  pas de phyto-oestrogènes, et qui était enrichie soit avec un taux faible, soit avec un taux élevé de génistéine, et ce pendant toute leur gestation et leur lactation. Le développement génital des petits de sexe mâle a été évalué toutes les semaines de la naissance à 3 semaines, puis à la puberté (40  à 45 jours). A 70 jours, une dernière évaluation a porté sur le volume des organes reproducteurs, le taux plasmatique de testostérone, le spermogramme et le comportement sexuel.

L'exposition à la génistéine pendant la gestation et l'allaitement induisait des anomalies urogénitales constatées à 21 et 40 jours chez les mâles. Ils présentaient diverses anomalies anatomiques, ainsi qu'une puberté retardée.
A l'âge adulte, leur comportement sexuel était perturbé, et leur taux de
testostérone était inférieur à la normale.

Une exposition à la génistéine des individus mâles en période périnatale induit des anomalies morphologiques et fonctionnelles du système reproducteur. On est donc en droit de se demander quel sera l'impact, chez les jeunes garçons et les hommes, de la consommation maternelle de soja pendant la grossesse et l'allaitement, ainsi que celui de l'alimentation des bébés avec du lait de soja contenant des taux élevés de phyto-oestrogènes susceptibles de se comporter comme des perturbateurs endocrines.

Impact du lait de soja sur l'activité testiculaire - Infant feeding with soy formula milk : effects on the testis and on blood testosterone levels in marmoset monkeys during the period of neonatal testicular activity. RM Sharpe, B Martin, K Morris et al. Hum Reprod 2002 ; 17(7) : 1692-703. Mots-clés : soja, activité testiculaire.

Les auteurs ont cherché à en savoir davantage sur les éventuels effets néfastes de l'alimentation des nourrissons avec un lait industriel à base de soja.

Ils ont pour ce faire utilisé des marmousets. Des mâles ont reçu un lait industriel pour nourrissons à base de soja à partir de 4-5 jours de vie jusqu'à 35-45 jours ; d'autres mâles appartenant à la même portée ont reçu un lait industriel pour nourrissons à base de lait de vache pendant la même durée, et ont constitué le groupe témoin. Les quantités données étaient fonction du poids de l'animal. Des échantillons de sang ont été collectés
chez tous les singes vers 18-20 jours et 35-45 jours. 7 singes dans chaque groupe ont été tués à la fin des 45 jours d'étude pour autopsie.

Les quantités de lait données étaient similaires dans les 2 groupes, ainsi que la prise de poids. Les singes ayant reçu le lait industriel à base de lait de vache avaient des taux de testostérone normaux (2,8 à 3,1 µg/l), tandis ce ces taux étaient beaucoup plus bas chez les singes ayant reçu le lait industriel à base de soja (1,2 à 2,6 µg/l). La comparaison entre les singes d'une même portée recevant des laits différents permettait de constater que ceux qui recevaient le lait industriel à base de soja avaient des taux de testostérone de 53 à 70% plus bas. Il n'y avait pas de corrélation significative entre la quantité de lait industriel à base de soja reçue par l'animal et le taux de testostérone. De façon paradoxale, le nombre de cellules de Leydig (cellules glandulaires endocrines des testicules sécrétant des androgènes) était plus élevé d'environ 74% chez les singes qui avaient reçu le lait industriel à base de soja que chez leurs congénères ayant reçu le lait industriel à base de lait de vache.

Etant donné le taux d'isoflavones constaté dans la marque de lait industriel à base de soja utilisée pour cette étude, les apports en isoflavones des singes allaient de 1,6 à 3,5 mg/kg/jour, soit 40 à 87% des apports d'un bébé de 4 mois exclusivement nourri avec ce lait. On peut donc supposer qu'un impact similaire, voire supérieur, à celui constaté par les auteurs chez  ces singes, pourra survenir chez les petits garçons nourris avec un lait industriel à base de soja. L'impact à long terme de ce type d'alimentation et ses implications exactes restent à étudier.

Impact neurologique de l'exposition alimentaire néonatale au manganèse - Effects of neonatal dietary manganese exposure on brain dopamine levels and neurocognitive functions. TT Tran et al. NeuroToxicology 2002 ; 23(4-5) : 645-51.

Des études ont constaté que l'exposition néonatale à des taux élevés de manganèse augmentait le risque de troubles de l'attention et d'hyperactivité plus tard dans la vie. Le manganèse induit un dysfonctionnement au niveau du système dopaminergique cérébral. Le but de cette étude était d'évaluer cet impact sur un modèle animal, et de rechercher les relations entre les apports alimentaires en manganèse, l'activité dopaminergique cérébrale, et le fonctionnement neurologique chez les animaux devenus adultes.

L'étude a été effectuée sur 32 rats nouveaux-nés, qui ont été répartis par tirage au sort en 4 groupes qui ont reçu la même alimentation, avec des taux différents de manganèse : 0 (groupe T), 50 (G1), 250 (G2) et 500 µg/l (G3) de manganèse, administré dans l'eau de boisson distribuée aux animaux pendant les 21 premiers jours. Entre 50 et 64 jours, les animaux ont subi divers tests de développement neurologique. Ils ont été sacrifiés à J65, leur cerveau a été examiné sur le plan histologique, et les signes d'activité dopaminergique ont été recherchés.

Il existait des différences significatives entre les paramètres étudiés en fonction des groupes, les résultats étant d'autant moins bons que la quantité de manganèse reçue était élevée. Les auteurs concluent que niveau d'exposition au manganèse en période néonatale est susceptible d'avoir un impact négatif sur le développement neurocognitif et sur l'activité dopaminergique du cerveau. Il est donc particulièrement intéressant de  noter que le taux de manganèse dans le lait humain est de 4 à 6 µg/l, alors qu'il est de 30 à 50 µg/l dans le lait industriel à base de lait de vache, et de 200 à 300 µg/l dans le lait industriel à base de soja. Si cette étude est confirmée, il serait bon de se pencher sur les éventuelles implications sur le développement neurologique des enfants.

Impact sur la santé de la consommation précoce de soja - The health consequences of early soy consumption. TM Badger, MJ Ronis, R Hakkak, JC Rowlands, S Kourourian. J Nutr 2002 ; 132(3) : 559S-565S. Mots-clés : lait industriel, soja, santé infantile.

Les bébés nourris avec un lait industriel à base de soja représentent la fraction de la population qui consomme le plus de soja et le plus précocement. Passé l'âge de l'alimentation avec ces laits, la plupart des gens vivant dans les pays occidentaux ne consomment que de faibles quantités de soja, essentiellement dans des aliments cuisinés. En Asie, c'est l'inverse qui se produit : il est exceptionnel que les bébés reçoivent du soja, alors que par la suite la consommation de produits à base de soja est relativement fréquente.

Les laits industriels à base de soja contiennent des isoflavones et permettent un développement correct des enfants qui les reçoivent. Des études récentes donnent à penser que la consommation de ces laits n'a pas d'impact négatif chez les jeunes adultes, bien qu'on ignore si un impact est possible plus tard dans la vie ou s'il peut exister un impact transgénérationnel. Les isoflavones du soja peuvent fonctionner comme des agonistes ou des antagonistes des ostrogènes, ou comme des modulateurs sélectifs des récepteurs à ostrogènes, en fonction des conditions. Des études ont constaté que l'impact d'une alimentation comportant des aliments riches en isoflavones est différent de celui d'une alimentation à laquelle on ajoute des isoflavones purifiées.

D'autres recherches sont nécessaires sur le sujet.

Soja et phyto-oestrogènes : les incertitudes - Soy and phytooestrogens consumption and health policy hesitation or certitude. D Nitzan-Kaluski, F Stern, J Kachel, A Leventhal. Harefuah  2002 ; 141(1) : 61-66, 125. Mots-clés : soja, phyto-oestrogènes.

La controverse est vive actuellement en ce qui concerne le soja et l'impact des phyto-oestrogènes sur la santé. Actuellement, les recommandations des services de santé israéliens ne parlent pas d'une alimentation riche en soja et en phyto-oestrogè nes. Afin de savoir si des recommandations en la matière étaient nécessaires, les auteurs ont passé en revue toute la littérature publiée sur le sujet.

Les données scientifiques sur le rôle des phyto-oestrogè nes dans la prévention du cancer sont limitées. Actuellement, il n'existe aucune donnée concluante sur l'intérêt de ces phyto-oestrogè nes et du soja dans la prévention de l'ostéoporose. Leur impact sur la fertilité chez les animaux reste obscur.

Il n'existe aucune donnée sur les avantages ou les inconvénients de l'utilisation des laits industriels à base de soja chez les nourrissons. En conséquence, le don d'un lait industriel à base de lait de vache est recommandé chez les enfants qui ne sont pas allaités. Actuellement, le seul domaine où le soja semble avoir réellement un impact bénéfique est la prévention des pathologies cardiovasculaires.

Soja et phyto-oestrogènes - Consumption of soy and phytoestrogens - is there a place for dietary
guidelines ? R Shamie, G Rozen. Harefuah 2002 ; 141(1) : 61-66, 125. Mots-clés : lait industriel, soja, phyto-oestrogè nes.

Des études ont conclu que les phyto-oestrogè nes pourraient abaisser le risque de survenue de certaines pathologies telles que le cancer du sein ou de la prostate, ralentir l'évolution de l'insuffisance rénale, augmenter la densité osseuse, réduire le taux sérique de lipides, et abaisser le risque de pathologies cardiovasculaires.

L'aliment normal des nourrissons est le lait maternel. Le lait industriel à base de soja ne devrait être utilisé que chez les enfants présentant une intolérance aux protéines du lait de vache. Chez les adultes, sauf en ce qui concerne l'abaissement du taux sérique de lipides, il n'existe aucune évidence clairement démontrée de la réalité des avantages pour la santé qui sont attribués au soja et à la consommation de phyto-oestrogènes.

Génistéine et problèmes immunitaires - The phytoestrogen genistein induces thymic and immune changes : a human health concern ? S Yellayi, A Naaz, MA Szewczykowski et al. Proc Natl Acad Sci 2002 ; 99(11) : 7616-21. Mots-clés : lait industriel, soja, génistéine,
statut immunitaire.

Les laits industriels à base de soja contiennent des taux élevés de phyto-oestrogè nes. Or, l'impact de ces derniers sur la santé infantile est actuellement soulevé : la génistéine et la daidzéine peuvent avoir un effet ostrogène-like chez les nourrissons.

Les auteurs ont injecté de la génistéine à des souris adultes qui avaient subi une ovariectomie. Ils ont constaté que la génistéine induisait une baisse de la taille du thymus qui était dose-dépendante, et qui pouvait aller jusqu'à 80% de la taille normale. Cet impact était corrélé à l'impact de la génistéine tant sur les récepteurs pour l'ostrogène que par d'autres mécanismes. L'impact du la génistéine sur le thymus était partiellement
annulé lorsque les souris recevaient aussi un antagoniste des récepteurs de l'ostrogène. L'étude histologique a constaté que la génistéine diminuait la taille des thymocytes (diminution pouvant aller jusqu'à 86%), et doublait le taux thymique d'apoptose. La génistéine affectait aussi la maturation des CD4+CD8+ T helper. La baisse de cette lignée cellulaires de thymocytes s'accompagnait d'une baisse du pourcentage des CD4+CD8+ spléniques, et d'une lymphocytopénie périphérique.

En outre, la génistéine avait un impact suppresseur sur l'immunité humorale.
Injectée aux souris à des doses de 8 mg/kg (dose qui produisait chez les souris des taux sériques de génistéines similaires à ceux constatés chez des bébés nourris avec un lait industriel à base de soja), la génistéine induisait des modifications significatives des réactions immunitaires. Une atrophie marquée du thymus était observée chez des souris qui recevaient dans leur alimentation une quantité de soja induisant des taux sériques de
génistéine nettement inférieurs à ceux constatés chez les bébés nourris avec un lait industriel à base de soja.

Ces résultats permettent de penser que les taux sériques de génistéine retrouvés chez les bébés nourris au lait industriel à base de soja sont susceptibles d'induire des problèmes immunitaires. De tels problèmes ont été rapportés par d'autres études.

Préparations pour nourrissons et préparations de suite à base de protéines de soja : données actuelles. A Bocquet, JL Bresson, A Briend et al. Arch Pëdiatr 2001 ; 8 : 1226-33.
Mots-clés : préparations pour nourrissons, soja, allergie alimentaire, nutrition infantile, phyto-oestrogè nes.

Les laits 1er âge et pour nourrissons et les laits de suite à base de soja sont des produits sans lactose, sans saccharose, et sans gluten. Leur composition en protéines, glucides, lipides, sels minéraux et vitamines répond aux critères définis par les directives officielles. Alors qu'il existe actuellement de nombreux aliments diététiques sans lactose ou sans protéines entières du lait de vache, il est paradoxal de constater une nette augmentation de la consommation des laits industriels à base de soja. Aux USA, ces produits représenteraient environ 25% de la consommation des laits infantiles, soit un doublement pendant ces 10 dernières années. En France, la consommation est beaucoup plus basse, mais elle est en augmentation. Elle est passée de 0,5% en 1996 à 1,7% en 2000. Les auteurs précisent dans cet article diverses données sur la composition et l'utilisation de ces produits.

La composition protidique du soja est satisfaisante, sauf en ce qui concerne les acides aminés soufrés. Sa teneur en lysine est élevée ; il est très pauvre en L-carnitine, et les laits industriels à base de soja doivent être enrichis en L-carnitine et en taurine. La plupart des substances anti-nutritionnelle s du soja se retrouveront en faible quantité dans les laits infantiles. Si l'impact des phyto-oestrogè nes paraît bénéfique pour la prévention de certaines maladies, l'impact chez l'enfant reste inconnu, et des études suggèrent un effet négatif sur le développement neuro-endocrinien. Il semble donc prudent d'éliminer autant que faire se peut les phyto-oestrogè nes de l'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. Les taux d'aluminium et de phytates de ces laits ne sont pas toujours connus. Des études ont constaté un taux d'aluminium beaucoup plus élevé que dans les laits industriels à base de lait de vache. Les phytates diminuent la biodisponibilité du calcium, du zinc, du fer, du cuivre et du manganèse. Des progrès technologiques sont souhaitables, afin de réduire autant que faire se peut les taux de phytates, d'aluminium et de phyto-oestrogè nes de ces laits.

Au début des années 70, ces laits étaient préconisés dans les intolérances au lactose des diarrhées aiguës ; actuellement, les préparations sans lactose sont utilisées uniquement en cas d'aggravation de la diarrhée à la reprise de l'alimentation lactée. Les laits à bases de soja ne sont plus conseillés pour l'alimentation de l'enfant souffrant de galactosémie. Avant l'apparition des hydrolysats poussés, les laits à base de soja étaient les seuls utilisables chez le nourrisson souffrant d'allergie aux protéines du lait de vache. Toutefois, un certain nombre d'enfants allergiques aux protéines du lait de vache le sont aussi aux protéines du soja (15 à 60% suivant les études). Actuellement, on préfère utiliser un hydrolysat poussé en cas d'allergie aux protéines du lait de vache. En cas d'antécédents familiaux d'atopie, c'est l'allaitement qui est recommandé, ou à défaut l'alimentation avec un lait industriel partiellement hydrolysé. Les laits à base de soja ne sont pas indiqués pour la prévention des manifestations d'allergie, que l'enfant soit ou non à risque pour l'allergie.

Les laits à base de soja ont été couramment recommandés en cas de coliques, régurgitations, agitation. sans qu'aucune preuve de leur efficacité ait jamais été apportée. Les parents végétaliens pourront souhaiter utiliser un tel lait lorsque l'enfant n'est pas allaité. En pareil cas, seuls les produits industriels spécifiquement conçus pour les nourrissons et les jeunes enfants doivent être utilisés, les autres produits étant inadaptés
aux besoins des jeunes enfants. Les laits à base de soja ne sont pas recommandés pour l'alimentation des prématurés.

Articles connexes :
-
21 janvier 2009 : Lui donner du lait de soja? ou pas? - partie 2/3
- 22 janvier 2009 : Lui donner du lait de sojat? ou pas? - partie 3/3
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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 07:26

Extrait de mon cours de planning famillial naturel :Post-Partum.jpgPost-partum2.jpgPost-partum3.jpgPost-partum4.jpg

Voilà ce que donne mon résumé de ce chapitre.

Est-ce que ça vous parle, la fertilité liée à l'allaitement?

Allaitement.jpg


En tout cas, moi, ça me parle...

Puisque j'ai déjà décidé de ne pas m'empoisonner la vie avec la pilulle pour le moment (j'utilise la méthode des indices combinés, que j'ai apprise), je ne vois pas pourquoi je ne continuerais pas à gérer ma fertilité de manière naturelle quand j'aurai eu un enfant.

Cette méthode (LAM) me tentera certainement!

En tout cas, quand on compare l'efficacité de différentes méthodes de "contraception", planning famillial (naturelles ou pas) : voir ci-dessous... Y'a pas photo, entre 2% de "risque" en tentant le LAM ou bien 6 à 9 % de "risque" en prenant une pilule... Mon choix est d'ores et déjà fait.Efficacit-_contraception.jpgEfficacit-_PFN.jpg

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5 octobre 2007 5 05 /10 /octobre /2007 15:03
Copitage du site de la Grande Tétée, pour vous annoncer ce bel événement :


"La Grande Tétée" a pour but de rassembler le plus de mamans allaitantes pour montrer aux professionnels de la santé ainsi qu'aux médias que l'allaitement maternel existe bel et bien en France.

 
Le thème sera: "Les débuts de l'allaitement"

Combien de mamans et de bébés allaités serons-nous pour "La Grande Tétée" en ouverture de la SMAM 2007 ?

 

Nous recherchons dès maintenant des mamans et papas pour organiser et gérer l'encadrement des mamans et bébés lors des rassemblements. Merci de nous contacter sur le forum ou par mail

 

Qui nous accompagnera et nous soutiendra ? Sages femmes, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, consultants en lactation, pédiatres, gynécologues ...

 
Les manifestations

La SMAM se tiendra du 15 au 20 octobre 2007. Pour voir toutes les manifestations il faut visiter le site de la CoFAM

Pour participer

Pour une meilleure organisation des villes, veuillez vous inscrire sur le Forum ou directement dans la ville la plus proche de votre région

 grande tetee edition 2006

En 2006, ces mamans étaients près de 500!!GrandeT--t--e.jpg

Pour la 1ère fois en Belgique, le dimanche 7 octobre 2007 à 14h00, un moment de rencontre et d'échanges chaleureux entre (futures) mamans allaitantes, ou ayant allaité,. mais aussi les papas, les familles, les amis ...

Afin d'immortaliser ce rassemblement 'au sein' de la Capitale, une photo souvenir sera prise de cette belle tétée partagée.

L'objectif principal de cette Grande Tétée : donner une belle image respectueuse et fière de l'allaitement maternel, le soutenir et le promouvoir !

Rejoignez-les ou diffusez cette info le + largement possible...


Pour toutes informations pratiques et inscriptions :http://lagrandetete edebelgique. skyrock.com contactez Karo : 0497 15 51 53 ou envoyez un mail : nina21be@yahoo. com
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